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Vive ces potins qui nous éclairent le quotidien Envoyer
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Ce matin, un lapin, a tué un chasseur houhou, c'était un lapin qui avait un fusil.
Je ne peux m'empêcher de fredonner cette petite chanson, je suis d'humeur plutôt joyeuse, quand vous saurez pourquoi vous ne pourrez vous empêcher de penser : "eh bien, celle-là, il lui en faut peu !" Eh bien oui, vous avez raison.
Allez, je vous lâche l'info : Flavie Flament est au chomedu, je viens d'acheter Voici, c'est vous dire si je suis au courant ! Je ne lui souhaite pas du mal ou si peu, mais sincèrement elle a le don de m'exaspérer. Quand elle était avec son Benjamin Castaldi, elle nous la jouait "l'argent m'étouffe" et, juste après son divorce, la voilà qui pose à moitié poil sur un yatch. Et puis, cette émission Saga où elle n'apparaissait qu'en paréo pour lancer un sujet dont elle ignorait certainement tout, c'était trop nous prendre pour des cons.
Question cruciale : peut-on dire que c'est la crise si, même sur TF1, une blonde comme Flavie ne trouve plus de boulot ?
Ils veulent désormais nous habituer à la blonde intello du genre Laurence Ferrari, mais moi je n’ai pas oublié qu'avant, la Lolo, elle présentait "Vis ma vie", l'émission la plus bête du paf.
Il n'empêche que tous ça m'a mis du baume au cœur et que je me suis précipitée chez "Maison du Monde" pour acheter des décos de Noël. J'adore ce magasin qui fait ses vitrines de fête trois mois avant, c'est un peu comme ces restos chinois qui n'enlèvent jamais leurs guirlandes kitch, c'est Noël toute l'année.
Aujourd'hui, j'ai craqué sur le thème nounours à la neige et, avec ce que j'ai déjà à la maison, j'ai de quoi décorer dix arbres. Surtout que, cette année, ce sera sapin nain, j'en peux plus de ces mastodontes qui envahissent le salon et qu'il faut se coltiner jusqu'en janvier. Nous allons procéder par étape; cette année le sapin miniature, l'année prochaine le sapin en plastique, et un designer va bien nous inventer le sapin virtuel ? Mais où caser toutes mes boules ? Tel est le dilemme.
Il s'agit tout d'abord de retrouver le sac des décos de Noël que j'ai dû fourrer au fond d'un placard. Soudain, une petite vision d'horreur me traverse l'esprit. J’étais tellement énervée l'année dernière au moment de dépouiller le sapin (personne ne veut de cette tâche ingrate) que j'ai tout descendu à la cave, et le sac se trouve désormais sous des monticules que j'ai dû balancer dessus sans faire attention. Ça doit être dans un état !
J'ai trois mois pour y penser, à moins que je ne retourne chez "Maison du Monde" et étoffe ma collection nounours, autant repartir sur de bonnes bases.
C'est pas tout mais ce soir nous recevons à dîner, et pas n'importe qui s'il vous plait : le boss de mon mari et sa femme de vingt-deux ans.
Petite précision de taille, le boss a 57 ans et "les vieilles ça le gonfle".
Un charmant personnage qu'il va falloir brosser dans le sens du poil si on veut échapper à la mutation. Mon mari est trop doué, trop dévoué à l'entreprise et l'autre le verrait bien prendre la tête de la succursale qu'il veut ouvrir à Madrid et ainsi continuer à jouer le nabab tranquille à Paname.
Mais moi no hablo español et autant envie de déménager là-bas que de me pendre. Pourquoi il n’ouvre pas à New York ? Je me verrai bien, moi, sur la Cinquième Avenue en train de dépenser tout notre salaire d'expatriés.
Ne soyez pas choqué si je dis "notre" en parlant du salaire de mon mari, c'est juste que nous sommes une équipe : lui gagne, moi je dépense.
Rien que l'idée d'élaborer un repas allant de l'entrée au dessert suffit à me donner des plaques, surtout quand notre hôte a l'habitude de manger dans des trois-étoiles Michelin à tout bout de champ.
Il ne s'agit pas de se lancer dans quelque chose de trop compliqué mais il va falloir compiler de la recette. Avec toutes ces fiches, tous ces livres que j'emmagasine, je vais bien trouver mon bonheur.
Deux heures plus tard, j'ai mon repas complet et je suis assez fière. Il faut maintenant mettre la main à la pâte.
Beignets en fleurs de courgette, souris d'agneau caramélisée avec son petit gratin dauphinois et œufs à la neige au caramel au beurre salé. C'est pas du léger léger mais, de toute façon, Eric Lambron, notre super boss, n'est pas du genre à se contenter d'une salade et d'une grillade. Je ne connais pas sa femme, mais vu les goûts du bonhomme, elle ne doit pas peser bien lourd et pas manger grand-chose.
Même pas le temps de terminer mon Voici, je dispose de cinq heures pour ranger l'appart, dresser une belle table, faire le repas pour nous et pour le premier service des gosses, récupérer mon petit monde à l'école, donner les bains et prévoir trois minutes pour prendre une douche et me maquiller à la va-vite, histoire de ne pas ressembler à une pauvre échevelée.
Après avoir raté la friture des beignets et recommencé deux fois le caramel au beurre salé, je finis par commander des sushis pour être au moins certaine d'avoir une entrée plus que potable.
Et Julian qui me fait une crise pour dîner avec nous, juste pour voir de près "cette tête de con de Lambron". Déjà que je dois gérer ce que je vais dire, ce que mon mari va dire, s’il faut en plus que je m'occupe des gaffes que mon fils ne manquera pas de faire, on n’est pas sorti de l'auberge.
A huit heures tapantes, nous sommes tous sur le pied de guerre : ils ne vont pas tarder. Plus vite ils arriveront, plus vite ils repartiront, et moi j'ai déjà hâte que la soirée se termine. Ça doit faire une heure que je hurle pour que les filles arrêtent de mettre les doigts sur la table, pour qu'Hugo cesse d'arracher le grillé du gratin, il va bien finir par me faire un trou dedans. Mes œufs à la neige sont une pure réussite sauf que j'ai déjà mangé la moitié du caramel au beurre salé, c'est trop bon.
A vingt-et-une heures, le calme règne, les enfants dorment et nous on commence à ronger notre frein. Doit-on leur téléphoner pour leur demander s’ils sont perdus ou s’ils nous ont oubliés ?
On va se faire un petit apéro, histoire de ne pas se regarder en chien de faïence. Qu'est-ce qu'on peut avoir l'air idiot quand on attend chez soi en regardant sa montre !
Vingt-deux heures quinze. J’ai prévenu Hugo : à vingt-deux heures trente, j'éteins la lumière, je ne fais plus un bruit et basta la commedia. On est limite à se disputer quand la sonnette retentit enfin. Moi qui avais enlevé mes chaussures et qui commençais à somnoler sur le canapé. Mon mascara a coulé et j'ai une méchante traînée noirâtre sous l'œil, je m'en rendrai compte deux heures après en passant devant un miroir.
Double et triple mince, j'ai oublié de remettre les sushis au frais, ils n'avaient qu'à être à l'heure. Vu l'état du patron, il est rouge pivoine, ça ne devrait pas lui porter préjudice. Il a dû boire trois litres de vin avant de venir, vu l'haleine et il a du mal à tenir debout. Je ne sais même pas s’il réalise bien chez qui il va terminer la soirée. Pas une excuse pour le retard, dans la pub c'est normal, y'a pas d'heure, et moi, brave bobonne qui ne le savait pas, c'est fou quand même. Comme ça, au moins, je me coucherai moins bête.
Ça commence bien, sa femme ne mange pas de sushis, ni de viande car en fait elle est végétarienne. J'ai oublié de préciser qu'elle ne mangera pas de gratin dauphinois car elle est allergique à la crème. Mais qu'elle ne bouffe rien, cette conne, qu'elle se concentre sur la cinquième clope qu'elle vient d'allumer. On ne va pas demander à la femme de son patron d'aller fumer sur le balcon. On se la met bien en veilleuse et on attend patiemment la fin du calvaire. Après avoir dévoré deux souris d'agneau, notre boss commence un peu à sortir de sa léthargie, il en serait presque sympathique. J'oubliais qu'il veut nous expédier en Espagne, c'est le moment ou jamais de sortir mon va-tout. J'ai planqué mon portable sous la table et, discrètement, je fais sonner mon fixe.
Faussement étonnée "mais qui peut nous appeler à une heure pareille ?"
"- Allo, mais non docteur vous ne me dérangez pas, bien sûr je comprends, prenez les mesures nécessaires."
Et je reviens à table comme si de rien n'était, l'air tout de même un peu inquiet.
"Rien de fâcheux ma chère petite?"

"- Non, c'est juste ma mère, elle est malade et son aide de nuit a appelé le médecin qui veut la faire hospitaliser demain. Heureusement qu'on est à côté, m'occuper d'elle me prend tellement de temps, c'est une telle responsabilité."
Je vois mon mari changer de couleur, celle-là il ne s'y attendait pas, mais à la guerre comme à la guerre et je ne le sens pas super motivé pour le forcing "restons à Paris".
Il faut dire qu'il y a de quoi être surpris. Ma mère vit à Miami avec son troisième mari, je ne l'ai pas vue depuis deux ans mais je suis certaine qu'elle va bien.
"Encore un peu de gratin, Eric?"
Je viens d'ouvrir la troisième bouteille et précisons que ni l'anorexique ni moi n'avons bu une goutte. Eric est de plus en plus volubile, il va me réveiller toute la maison. Il est temps de passer au dessert, qu'on en finisse avec ce supplice.
Esmeralda, oui oui Esméralda, qui en fait a plus une tête à s'appeler Ginette, va manger un blanc d'œuf à la neige. Ce sont des protéines, elle y a droit. Je sers à Eric une copieuse portion qu'il engloutit en moins de deux.
Allez, un dernier verre et ils vont bien se décider à mettre les voiles ailleurs.
"- Quel dommage que vous ayez des enfants qui dorment, on aurait pu aller faire un tour en boite."
"- Ah oui, quel dommage ! N'est ce pas, Hugo!!"
Il ne nous manquerait plus que d'aller en boite, et ce serait le pompon.
Esmeralda me demande la salle de bain et je me dis qu'elle va aller se refaire le portrait, histoire de ne pas trop briller de la face dans le carré VIP.
Dix bonnes minutes passent et je la voir revenir un peu nerveuse. Elle me fait un petit signe discret pour que je la rejoigne.
En fait, elle est complètement paniqué, on dirait qu'elle va pleurer.
"Agathe, je ne sais pas comment vous dire, j'ai un peu rendu dans votre évier et je ne comprends pas, ça veut plus partir. Je suis tellement désolée, je vous en supplie, ne le répétez pas à mon mari, ni au vôtre."
La pauvre, elle ne pouvait pas savoir que Rose a fait tomber le bouchon du dentifrice dans le siphon et qu'on attend le plombier depuis déjà deux jours.
Je la rassure, car elle me fait de la peine, et je sors ma super ventouse planquée derrière la porte et hop tout disparaît d'un coup. Elle est aux anges, on dirait qu'elle vient d'assister à un super tour de magie.
Elle me serre dans ses bras. Je suis sa nouvelle meilleure amie et, en plus, je ne lui pose aucune question et j'en profite pour lui glisser : "Moi, ma devise, c'est ne juge personne de peur d'être toi aussi un jour jugée."
A vingt-deux ans, on est encore impressionnable, elle me regarde comme si j'étais Baudelaire.
Le lendemain, nous avons reçu un magnifique bouquet de fleurs pour nous remercier de cette charmante invitation. Lambron a dit à Hugo qu'Esmeralda avait eu un coup de foudre amical pour moi et il n'a plus jamais été question de proposition de travail en Espagne.
Je me couche désormais le cœur léger et je souhaite à Flavie Flament de retrouver du travail au plus vite, c'est mon côté bonne poire!

 

 

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