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C'est décidé, avec Hermine, on part à Miami, on abandonne Paris, maris, soucis, we are going to Miami.

Accessoirement, maman vit là-bas avec son mari number 3, une pauvre tâche de soixante-cinq ans qui roule en Harley et se prend pour Johnny Hallyday.

En parlant de Johnny, je l'ai vu à la Star Ac faire le VRP de lui-même et, sincèrement, ça ne le fait plus. On dirait une vieille marionnette au bout du rouleau, mince, arrêtez un peu de l'exploiter.

Je ne suis pas très photo, mais je n'ai pas pu résister car le Johnny en hollyday, c'est presque trop beau pour être vrai! Même sa femme a complètement disjoncté et la naïve Laeticia a laissé place à une espèce de clone de Pamela Anderson, les seins en moins. Avec eux, c'est Halloween toute l'année. Merci Monsieur Audiger.

Bon, je ne vais pas encore écrire une tartine sur les stars. Sur le tarmac, aujourd'hui, la star c'est moi ! Grâce à Hermine et à son sésame GP, on embarque en première classe.

Chez Air France, GP signifie gratuité partielle pour le personnel de la compagnie et pour celui qui accompagne, en l'occurrence moi.

Hermine est très chic, des fois qu'elle ferait une rencontre prometteuse en première, il y a des occasions qu'il ne faut pas rater. Moi je suis sa tête chercheuse, je balaye les différentes rangées à la recherche d'un éventuel prince charmant à charmer. Un vieux beau me fait un grand sourire. Il est temps que je me penche sur le programme des films.

C'est parti pour huit heures de vol, une véritable partie de plaisir quand on pense à mon dernier voyage en classe éco avec mes trois mouflets ingérables et survoltés.

Il n'y a rien à dire, le service sur Air France est impeccable, et nous débarquons à Miami fraîches comme des roses. Un petit coup de fil à la maison pour vérifier que todo va bueno et à nous Miami Beach.

Là, je sais ce que vous pensez: quelle mère indigne laisse ses enfants et son mari pour aller se la couler douce cinq jours avec une copine?

Je vous répondrai simplement : tae kwondo, danse, poterie, foot, basket et patin à glace. Ce sont les activités que je me coltine avec joie chaque semaine, et sans broncher s'il vous plaît. Alors ces quelques jours d'évasion volés à une routine envahissante devraient être remboursés par la sécurité sociale.

Ma chère maman n'ayant pas jugé utile de venir chercher sa fille qu'elle n'a pas vu depuis trois ans, nous prenons un taxi dont le chauffeur ne parle pas un mot d'anglais.

A Miami, on dépense en dollars, mais c'est l'espagnol qu'on entend causer à chaque coin de rue.

Coconut groove: c'est notre adresse et avouez que ça en jette plutôt grave. Allez, je vends le morceau : il s'agit en fait d'une banlieue de Miami qui a eu son heure de gloire dans les années 80 et qui, depuis, s'est comme figé dans le temps. C'est le royaume des caniches et autres chiwawas, à pleurer.

Il n'y a personne, à part Juanita, l'employée mexicaine, pour nous acceuillir, j'ai l'habitude. Hermine est surexcitée. A nous les plages de sable fin en plein mois de novembre !

Nos tenues de soirée installées sur cintres, direction Miami Beach, histoire de tester la température de l'eau et profiter du décalage horaire qui joue en notre faveur.

Il faut bien avouer que nous savourons notre moment de gloire dans la Corvette décapotable jaune citron que j'ai empruntée à Double D, mon cher beau-père.

Pour la petite histoire, il s'appelle André et, quand ma mère l'a connu, ses amis le surnommaient Dédé, c'était plus qu'elle ne pouvait en supporter. Elle l'a donc rebaptisé Double D en hommage aux deux D de Dédé. Mais la honte supreme, c'est quand elle l'appelle en public "Double D my love" avec l'accent américain, c'est dans ces moments que je bénis le ciel de vivre à Paris et elle ici.

A la plage, le choc est rude devant l'étalage de ces corps plus bronzés les uns que les autres. Hermine et moi la jouons paréo à fond, mais il faut se rendre à l'évidence : on ne risque pas de leur faire concurrence avec nos mines blafardes. La plage est bondée et si dans votre tête se déroule le clip d'Alerte à Malibu....... stop, vous avez tout faux !

Pour sûr, il y a de la bimbo, mais il y a surtout des tonnes de kilos en trop. Ça mange des beignets, ça boit de la bière, ça jette tout par terre… On s'est trompé de plage ou quoi?

Miami fait rêver, Miami véhicule une image glamour mais qui ne correspond plus à la réalité.

Ladies and gentlemen, Miami a vieilli et il faudra plus qu'un beau et fringuant nouveau président pour lui redonner de l'élan. Les principales rues commerçantes sont vieillottes, c'est l'apanage de la vulgarité à tous les étages. Dans les vitrines, les mannequins font du 120 de tour de poitrine, c'en est même risible tant de ridicule.

Sur le bord de plage, des hôtesses rabatteuses alpaguent le client dans toutes les langues pour tenter de leur fourguer les happy hour et les cocktails à gogo. A l'entrée des restaurants trônent des répliques plastifiées des plats, une façon de couper l'appétit des gourmets téméraires. La junk food est partout alors Hermine et moi allons nous en donner à coeur joie!

A l'heure du diner, nous avons déjà ingurgité au moins 5000 calories et il va falloir faire bonne figure à la table familiale. Ma mère a fait les choses en grand et vous allez vite comprendre que je ne parle pas du repas. Elle a invité huit personnes, elle doit avoir peur de n'avoir rien à me dire. Des pseudo amis voisins dont une femme tellement liftée qu'on ne peut plus lui donner d'âge. Maman nous la présente comme sa coach de vie, c'est elle qui l'aide à "supporter double D" et qui lui donne suffisamment d'énergie pour affronter la vie et ses aléas.

- "Vous comprenez avec cette crise mondiale qui se prépare, il faut être psychologiquement armé".

Je lui épargne le fait de lui demander en quoi la crise risque d'affecter son petit train de vie, ce soir avec Hermine on a prévu de sortir, et là il est temps qu'on s'arrache, c'est le cas de le dire.

On a rendez vous avec Cyril, un copain expatrié qui travaille à je ne sais plus trop quel poste dans une banque et qui se prend pour le roi du monde parce qu'il habite Miami.

Vu qu'on ne connait personne, on ne va tout de même pas faire les fines bouches!

Rendons à César ce qui est à César : au niveau des hotels, Miami a de quoi rivaliser avec les plus grandes métropoles. Le Delano est un endroit magique où il fait bon être vu sirotant une coupe au bord de la piscine. De grands matelas blancs sont posés à même le sol et des filles en robes de soirée sont allongées......... stop arrêtez le clip immédiatement!

Les filles sont vautrées et, encore une fois, tout ça respire la vulgarité et la prostitution à plein nez. Cyril nage en plein extase, il ne sait plus ou donner de la tête.

Hermine s'est fait une raison : ce n'est pas ici qu'elle rencontrera l'homme de sa vie. J'ai entendu parler du Forge, une boîte à la décoration grandiose. Cyril tente de nous dissuader d'aller y faire un tour à cette heure.

"- C'est la boite la plus hype du moment, il va y avoir un monde de dingue, vous n'avez aucune chance de rentrer, on pourra essayer d'y aller bien plus tard dans la soirée.

Il a repéré une sous paris Hilton en goguette qu'il va essayer d'épingler à son tableau de chasse. Tels deux pots de fleurs, nous tentons de faire bonne figure mais le coeur n'y est plus. J'ai une furieuse envie d'être sous ma couette avec l'homme que j'aime et mes enfants me manquent.

Hermine me remotive. Il est temps de montrer à Miami que ce soir la nuit nous appartient. Merci à Dédé et à son GPS, nous trouvons la Forge en un rien de temps et confions la voiture au valet parking, histoire de faire une entrée fracassante. Trente dollars pour garer la Corvette, je n'ose imaginer le prix d'un coca. Il y a une queue monstrueuse devant la boite et les gens attendent sagement que le préposé à la sécurité relève le cordon pour les laisser entrer. A ce train-là, on est pas près de danser avant demain matin.

C'est dans ces moments que je comprends pourquoi je m'entends si bien avec Hermine. Bravant la foule, elle se dirige d'un pas assuré vers le vigile et brandit sa carte professionnelle Air France.

"- Nous sommes là pour la soirée Airbus A380, le commandant de bord est déjà là, on est en retard."

L'autre n'a pas le temps de broncher qu'Hermine m'a déjà poussée à l'intérieur. Encore une anecdote qu'elle pourra raconter à ses petits-enfants, si un jour elle se décide à faire des gosses!

”Whaou” c'est le seul qualificatif qui me vienne aux lèvres. C'est un endroit magnifique, une ancienne forge retapée comme il se doit, avec des matériaux nobles, des vitraux et d'énormes lustres en cristal qui donnent une impression de grandiose décadence. Nous nous frayons un chemin vers le bar d'où l'on peut avoir une vue d'ensemble assez impressionnante. Au centre de la salle sont dressées plusieurs tables où les gens dînent dans un brouhaha indescriptible.

Hermine me donne un grand coup de coude quand passe à côté de nous une fille les seins quasi à l'air. Seins n'étant pas vraiment le mot approprié, il vaudrait mieux parler de melons ou pastèques, c'est une catastrophe. Non mais je rêve ou les autres filles la regardent avec envie. Jane Birkin, reviens, ils sont devenus fou!

Prises d'un fou rire incontrôlable, Hermine et moi préférons détourner le regard. C'est alors qu'une espèce de nabot nous apostrophe :

"- C'est de moi que vous rigolez?"

Hermine, en grande forme, lui répond par la negative, mais il ne faudrait pas qu'il insiste de trop!

Le gars a de l'humour, moi je pense qu'il a surtout flashé sur ma copine, et nous ne refusons pas quand il nous invite à aller nous asseoir à sa table.

Il est presque deux heures du matin et il nous propose de dîner. Puisqu'on n’est plus à deux mille calories près, nous acceptons. C'est un habitué, il s'occupe de prendre la commande. Il a fait se pousser quatre personnes pour qu'Hermine et moi trouvions de la place à la table. Il nous présente Leonna, son assistante, Carmen, sa secrétaire, Pacha, son masseur (si si je vous jure), et Xavier, son garde du corps. Il faut hurler pour s'entendre, c'est l'enfer.

Un serveur zélé s'occupe de remplir nos verres et la langouste qu'on me sert est une pure merveille. Quel dommage de la déguster au milieu d'un tel vacarme. Je ne peux même plus communiquer avec Hermine car Owen, notre hôte, lui parle à deux centimètres du visage. Je crois que je vais être la seule à profiter du festin. L'assistante et la secrétaire nous regardent d'un oeil mauvais, elles doivent nous prendre pour des putes, à moins que ce ne soit le contraire. A Miami tout est possible.

Mais le summum reste à venir. Des caméras de la chaînes MTV sont braquées sur notre table, le nabot doit être quelqu'un d'important. A ce moment, quel n'est pas mon plaisir d' apercevoir Cyril qui nous regarde comme si il avait vu Dieu. Eh oui mon pote, même une mère de famille peut avoir son heure de gloire.

La soirée s'éternise et nous décidons de prendre conge. C'est que demain nous avons un planning à respecter. Owen, qui espèrait conclure avec Hermines en est pour ses frais et il ne la laisse partir qu'après lui avoir remis moultes cartes de visite et adresses email.

Je m'endors d'un sommeil de plomb, à l'heure où en France mes petits poussins s'en vont probablement de fort mauvaise humeur à l'école.

Le lendemain, c'est la typique journée beaufs qui nous attend et rien ne saurait plus nous combler d'aise. Nous avons prévu la visite de la ville à bord de l'un de ces bus à touristes.

Nous prenons place, bien décidées à n'en perdre aucune miette. Au secours, notre guide est un fan de Will Smith et va passer la chanson " Welcome to Miami" pendant presque trois heures. Il parle un anglais assez incompréhensible malgré mes années d'études et hurle le mot Miami toutes les deux secondes. Enfin, notre bus se gare devant ce qu'il convient d'appeler l'étape ultime de tout bon touriste se rendant à Miami: Hibiscus Island, l'île des stars. Nous montons à bord d’un bateau où l'on nous photographie un par un à côté d'un affreux pirate, histoire de prendre un cliché qu'on nous refourguera à prix d'or pendant la traversée. Le spectacle peut commencer:notre guide hurle dans son micro à chaque fois que le bateau passe à proximité d'une maison de célébrité. Les gens se bousculent pour mitrailler avec leurs appareils, c'est infernal. J'aimerais m'emparer du micro et dire à tous ces cons (dont je fais partie et j'assume) que Madonna est entrain de bronzer sur le ponton de sa baraque: je suis sûre qu'il y en aurait plus d'un pour sauter à l'eau.

Pour ceux qui n'iront jamais à Hisbiscus, sachez que premièrement vous ne loupez rien et que la moitié des maisons citées par le guide doivent avoir changé dix fois de propriétaires.

Question architecture il n'y a pas grand chose à voir, à part peut être l'énorme statue en lapin rose devant la propriété de Jennifer Lopez : le summum de la classe et du bon goût !

A côté de moi, une chinoise prend des notes. Elle prépare peut être une thèse sur l'île aux stars.

Nous passons les deux derniers jours à bronzer et à écumer les centres commerciaux, shopping oblige.

Le retour est rude, 9h00 du matin arrivée à Roissy, 10h maison, non je ne pleurerai pas en découvrant un bordel monstre.

11h30 je suis devant la porte de la classe pour recuperer ma couvée quand la maîtresse m'acceuille par un "alors reposantes ces vacances, Madame"?

C'est sûr, il va falloir en accompagner de la sortie scolaire pour se faire disculper.

 

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